Le tout est plus que la somme des parties

Celebrate Great Danes GIF by UEFA

Ça y est. Après 4 semaines de compétition, et alors que, à l’heure où j’écris ces lignes, on connaît l’identité de l’un des deux finalistes, l’heure est venue de tirer les premiers bilans d’une compétition enthousiasmante, au cours de laquelle, si vous attendiez les “stars”, elles se sont au final manifestées pour des raisons plus “Marketing” plus footballistiques. 

Et si les supporters belges ont vu leurs espoirs de victoire finale déçus, le spectateur neutre a pris beaucoup de plaisir ces dernières semaines.

 

Le retour d’une certaine idée du football 

Le niveau de jeu général fut en effet plutôt très bon, tourné vers l’avant. On y a vu du jeu, ou en tout cas des idées directrices très claires. Et, personnellement, cet Euro m’a réconcilié avec un sport (mon sport), après 2 années passées à m’ennuyer devant mon équipe favorite, ou devant des matchs de Champions League qui ressemblent plus à des versions grandeur nature de FIFA 21, et où le principe directeur du jeu semble se limiter à: “Passe la balle au meilleur joueur”. 

À cet égard, il est intéressant de constater que les quatre équipes qui composent le dernier carré sont toutes dépourvues de tête d’affiche placardées sur les affiches de Nike, Adidas ou Turkish Airlines. Pas de Cristiano, Mbappé, Pogba, De Bruyne ou autre Lewandowski, mais:

  • une Espagne qui a laissé les gros égos de côté, et s’est appuyée sur un noyau dur composé de quelques vétérans et d’une génération championne d’Europe espoir en 2019
  • une Italie qui enthousiasme tout le pays avec un collectif où les individualités sont interchangeables, et dépourvu de son habituel fuoriclasse (lui, lui ou lui, pour ne citer que des exemples tous récents)
  • un Danemark qui s’est serré les coudes suite au drame du 1er match et la perte de son joueur vedette, pour proposer un football positif, inspiré et totalement décomplexé 
  • et une Angleterre qui a choisi de mettre ses grosses individualités sur le banc, pour se concentrer sur l’équilibre de l’équipe et bâtir le 11 ayant encaissé le moins de but jusqu’à présent

Un point de bascule?

Est-ce que nous sommes face à une tendance de fond? Est-ce que la crise financière qui frappe les grosses écuries européennes va enlever une partie du pouvoir des mains de ces étoiles plus grandes que leur club, pour redonner leurs lettres de noblesse aux mots “club”, “équipe” et “collectif”?

Il s’agit peut-être (probablement) d’un vœu pieu, vu les enjeux financiers et les montants que brasse l’industrie football. Mais à l’heure où j’écris ce mots:

  • 2 des plus grandes stars actuelles sont soit sans contrat, soit dans leur dernière année de contrat (une situation qui met les clubs face au risque de perdre leur principal asset pour 0€ – autant dire, une situation catastrophe)
  • Une autre icône mondiale s’est vu refusé sa prolongation et la possibilité de finir sa carrière dans son club de (presque) toujours pour raisons financières
  • Et des étoiles montantes se trouvent dans une impasse, car aucun club ne semble avoir les moyens 

Bref, il semblerait bel et bien qu’on ait sonné la fin de la récréation, du moins pour les prochains mois. Ce qui pourrait pousser les clubs à retourner à ce qui a écrit la légende de ce sport: le collectif.

 

Le tout est plus que la somme des parties

En effet, si le foot a été marqué par des individualités qui ont, par décennie, fait grandir notre sport, les légendes ont été écrites par des histoires “collectives”: le grand Ajax des années 70, le Milan des années 80-90, le Danemark en 92 ou la Grèce en 94, le Barça Guardiola…

Toutes ces équipes mythiques ont en commun d’avoir trouvé ce savant équilibre entre collectif et talents individuels. Des étoiles telles que Cruyff, Van Basten ou Messi qui brillent parce qu’elles sont entourées de Neeskens, Haan, Baresi, Xavinesta, eux-mêmes parfaitement intégré dans un collectif qui visent à sublimer les talents et combler les lacunes de chacun.

Si le Barça insistait tellement sur la possession, c’était pour priver l’adversaire de ballon et combler leur manque de qualité athlétique pure.
Si le Milan pressait si haut et avec une telle intensité, c’était au contraire pour exploiter au moieux le potentiel physique de ses joueurs.

Bref, si ces équipes nous ont tellement marqués et inspirés, c’est pour leur manière d’envisager le collectif, pour leur projet de jeu. Et parce qu’elles sont parvenues à mettre les individualités au service d’un idéal et d’un projet.

Un principe qui s’applique d’ailleurs parfaitement au digital et au marketing également 👨‍💻